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Libération

Trimarans, une classe réformée

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publié le 5 novembre 2007 à 1h18

Hier matin, lorsque les multicoques de 60 pieds ont quitté vers 10 heures le bassin Paul Vatine pour rejoindre la ligne de départ de la Transat Jacques Vabre, nombreux étaient ceux à se dire : «Cette fois, c'est leur jubilé.» De quoi laisser amers ces skippers accrochés aux sensations incroyables que ces machines géantes procurent. Hier, la météo aussi est venue s'en mêler. Le petit vent a donné un départ très mou, loin des envolées que ces bolides sont capables de réaliser. Là, ils avaient l'air blessés dans leur chair. «Oui, c'est la dernière, reconnaissait timidement Yvan Bourgnon (Brossard) samedi soir. Cela fait 17 ans qu'on tourne avec ces trimarans. Aujourd'hui, nous ne sommes plus que cinq, mais cette classe va passer à autre chose. Nous travaillons dur au nouveau projet de l'Orma.» La conception d'une nouvelle jauge monotype (tous les bateaux seront identiques, conçus par le même architecte) de 70 pieds est effectivement dans les tuyaux pour faire revivre ce qui fut baptisé «les Formule 1 de la mer».

«Non ! Les trimarans ne sont pas morts. Car la monotypie, c'est une belle idée, affirme Franck Cammas (Groupama 2). C'est un beau challenge qui fera revivre cette aventure extraordinaire.» Les skippers veulent y croire, même s'ils regardent jalousement les monocoques Imoca, une classe boostée par les retombées médiatiques du Vendée Globe. Lionel Lemonchois (Gitana 11) admet que les épisodes malheureux du Rhum 2002 e