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Et si la lutte antidopage portait atteinte aux droits de l'homme ?

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

Comme souvent, c'est devant la justice belge que démarre un feuilleton dont l'issue pourrait révolutionner le monde du sport. Le tribunal des référés de Liège étudie aujourd'hui l'affaire «Andreï Kashechkin contre Union cycliste internationale». Kashechkin, Kazakh, vélocipédiste professionnel de son état, a été convaincu de dopage par transfusion sanguine homologue après un contrôle inopiné sur son lieu de vacances, un hôtel turc, le 1er août. Il risque une suspension de deux ans selon les règlements de l'UCI. Au-delà des arguties procédurières sur la question de savoir si le prélèvement sanguin s'est déroulé dans le créneau horaire autorisé pour ce type de contrôle - le coureur assure que non -, l'avocat de Kashechkin, le Belge Luc Misson, invoque la convention européenne des droits de l'homme pour contester les fondements même de la lutte antidopage.

Gain de cause. Luc Misson était déjà «mouillé» dans l'affaire Bosman, modeste footballeur belge dont le nom est associé à un arrêt de la Cour de justice européenne (en 1995) qui dérégula le sport professionnel, le foot en particulier, en déclarant illégaux les quotas limitant le nombre de joueurs étrangers par clubs. En février, Misson obtenait gain de cause devant la cour d'appel de Bruxelles pour trois joueurs de foot qui contestaient devant la justice le pouvoir disciplinaire de la fédération belge. Aujourd'hui, il argue que la lutte antidopage est une «violation des droits de l'homme dont tout cycliste est victime».