Est ou pas est ? La réponse, attendue hier, n'est pas tombée. Elle se ferait même attendre quarante-huit heures supplémentaires. De quoi provoquer des crises de calvitie fulgurantes chez les skippeurs des grands monocoques Imoca de la transat Jacques Vabre, occupés à se gratter la tête en se demandant s'ils ont choisi la bonne route.
A l'est, le vent a joué les aguicheurs pour finalement se dérober. Les centristes tiennent la corde mais se distinguent par la mollesse de leur position. «On regarde tout le monde autour avec inquiétude. Ce n'est pas rassurant de voir des bateaux dans tous les sens. D'autant plus que nous, on est au centre, et si c'est comme en politique, ça ne marchera jamais !» résume Charles Caudrelier, le complice de Marc Guillemot sur Safran, deuxième à 36 milles d'Ecover (Golding, Dubois) au pointage de 16 heures hier.
En fait, ce qui turlupine ce petit monde, c'est de voir Le Cam et Morvan (VM Matériaux) complètement à l'ouest. Pour certains, ça sent l'embrouille majuscule. Alors on se rassure comme on peut. Peyron ( 4e sur Gitana Eighty) : «Je ne sais pas si chacun n'échangerait finalement pas sa place avec l'autre, l'herbe est toujours plus verte ailleurs.» Kito de Pavant (3e sur Groupe Bel) : «La meilleure route, on la connaîtra à l'arrivée à Salvador.»
Salvador, Franck Cammas et Stève Ravussin pourraient y arriver demain à bord de leur trimaran. Groupama a forcé la porte pour sortir du pot