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Libération

Federer, saigneur et maître

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publié le 19 novembre 2007 à 1h33

Pour un roi dont on disait le trône vacillant, Roger Federer termine l'année de manière fichtrement autoritaire. Le Suisse, numéro un mondial depuis bientôt deux cents semaines (record absolu) a étrillé David Ferrer en trois sets, en finale des Masters, hier, à Shanghai (6-2, 6-3, 6-2). Federer remporte pour la quatrième fois le tournoi des maîtres, ce qui la place à une longueur d'Ivan Lendl et Pete Sampras.

En face, l'Espagnol, qui avait humilié Richard Gasquet, étouffé Rafael Nadal, et écoeuré Andy Roddick, plus tôt dans la semaine, n'a rien pesé, martyrisé par les volées et les variations en revers de Federer, qui a alterné les slices rasants, les lifts croisés et les gifles long de ligne comme à la parade. «Il m'a tout fait», s'est incliné l'Espagnol, que sa place de finaliste va propulser au cinquième rang mondial. «Service, volée, slice. C'est très difficile de le contrer avec mon jeu. En plus, il est resté très régulier tout au long du match, tout simplement trop fort. Il est différent des autres parce qu'il sait tout faire. Il n'a aucun point faible. A mes yeux, il est le meilleur joueur de l'histoire. Il va battre tous les records.» Difficile de contredire la victime du jour au vu du match. Federer, survolté, a semblé parfois s'amuser. Sur une balle de deuxième manche, on vit ainsi le Suisse se permettre, pour la beauté du geste et du jeu, de tenter - et de rater - une amortie pour clore un échange somptueux, quand il aurait pu plier l'affaire en pouss