A Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), sur les terrains goudronnés de la cité Gagarine, les cages de handball servent à jouer. au handball. Ici, Zidane n'a pas le monopole du coeur - il le partage avec Luc Abalo. Un gars brillant, au bras gauche élastique qui claque comme un fouet et fait siffler le vent du boulet aux oreilles du gardien adverse. «J'ai découvert le hand ici, au collège Henri-Wallon. Après, j'ai suivi un sport-études et je suis entré au centre de formation du club», confie l'ailier voltigeur, 23 ans dont déjà sept en D1.
Un talent rare pour un parcours banal, les deux tiers de l'équipe championne de France, qui jouera son avenir en Ligue des champions dimanche contre la multinationale Barcelone, ont mûri dans la banlieue sud de Paris. «Je n'imagine même pas une équipe première sans un seul Ivryen», lance Béatrice Barbusse. Son club, madame la présidente lui attribue «un sens social, une utilité pour la ville, pour intégrer les gamins. Nous devons avoir une éthique».
«Bénévole». Quand on passe l'Union sportive d'Ivry handball au tamis, les huit titres nationaux pèsent bien peu à côté de la culture club. Ici, le handball s'est épanoui sous la figure tutélaire de Georges Marrane, maire communiste de 1925 à 1965 et ministre de la Santé du gouvernement Ramadier en 1947. Chantre d'un sport populaire, laïc et démocratique, il a facilité l'éclosion du club avec la création de la salle Auguste-Delaune en 1953. Depuis une dizaine d'années, le handball colo