La Coupe de l'America est certainement l'épreuve sportive la plus compliquée au monde, mais là, c'est carrément le bordel. En annonçant jeudi le report sine die de la 33e édition qui devait avoir lieu en 2009 à Valence en Espagne, les Suisses d'Alinghi, tenants du trophée, concrétisent un malaise latent depuis leur victoire le 3 juillet. A l'origine de l'imbroglio: le protocole signé entre les Helvètes et le Cnev, un club nautique espagnol créé pour servir de structure juridique de paille. Sur la base de ce document, Ernesto Bertarelli, patron d'Alinghi, a pu proposer un nouveau règlement très défavorable à ses adversaires potentiels dans le cadre de la prochaine Coupe de l'America. Une attitude qui a suscité une défiance générale, symbolisée par le départ de Louis Vuitton, sponsor de l'épreuve depuis vingt-quatre ans.
Si beaucoup de challengers ont alors crié au scandale, peu ont osé engager la lutte contre l'ogre suisse. Larry Ellison, PDG d'Oracle, géant américain de l'informatique, dont l'ego n'a d'égal que l'épaisseur du compte en banque, choisit lui de mener l'assaut avec son armée de juristes. Il enrôle Russell Coutts, marin néo-zélandais hors pair, triple vainqueur de l'America, mais qui n'a pu participer à la dernière édition à cause de son renvoi d'Alinghi et d'une chausse-trape juridique imaginée par les Suisses lui interdisant de concourir dans un autre syndicat. Le potentiel de revanche et d'obstination est d'emblée très élevé dans le camp d'Oracle.
«Cupidité». Co