Menu
Libération

Dénériaz, en avant doute

Article réservé aux abonnés
publié le 26 novembre 2007 à 1h40

La dernière saison avait laissé le Français Antoine Dénériaz, spécialiste de la vitesse, au fond du trou. A Lake Louise dans les Rocheuses canadiennes, où a été donné ce week-end le véritable coup d'envoi de la Coupe du monde de ski alpin, celui qui fut le meilleur descendeur français du siècle débutant et champion olympique 2006 de la spécialité a entamé son hiver avec dans l'idée de remonter la pente. Et l'opération s'annonce délicate pour le grand gaillard de Morillon (Haute-Savoie), refroidi samedi par un résultat (39e à plus de deux secondes du vainqueur canadien Jan Hudec) indigne de son talent.

Il y a peu, le Français reconnaissait avoir disputé l'essentiel des épreuves de la fin de saison dernière avec «le frein à main». Ce qui, dans le jargon des pilotes des neiges, revient à dire : «avec le trouillomètre à zéro» ou presque. Et descendre sur la réserve, c'est l'assurance de perdre une ou deux secondes sur les cadors sans état d'âme qui affrontent les courbes les plus glacées et les pentes avec les plus forts pourcentages en poussant encore et toujours sur leurs skis, le nez presque au niveau des spatules, le cul au ras de la neige, prêt à déployer leurs ailes sur les sauts les plus effrayants. Une histoire ancienne pour Dénériaz qui n'a jamais skié à son niveau l'hiver dernier. «Je pense que j'ai payé les pépins physiques de l'été 2006. En fait, je n'étais pas prêt physiquement et j'ai sous-estimé mon manque de préparation. Je croyais compenser à l'expérience.»