Ils sont rares les sports où l'Egypte part favorite d'un championnat du monde. Comme ça, on dirait même qu'il n'y en a qu'un : le squash, dont le Mondial par équipes a débuté hier à Madras (Inde). L'Egypte y est tête de série numéro 1, emmenée par un génial gaucher de 28 ans, Amr Shabana, incontestable numéro 1 mondial, qui a remporté dimanche aux Bermudes son troisième titre mondial individuel (après 2003 et 2005) en dominant le Français Grégory Gaultier en finale.
Antistar. A l'instar d'un Federer, dont chacun guette les signes d'un éventuel déclin, Shabana reste bien le patron. Champion du monde par équipe à 20 ans, Shabana a pris son temps pour gravir les échelons en individuel. La faute, peut-être, à une condition physique un peu juste, ou à une enfance gâtée, lui qui vient d'une famille bourgeoise cairote, et s'est essayé au tennis, au badminton et au ping-pong avant de suivre l'exemple de sa mère, ex-internationale, en choisissant le squash. Un sport populaire en Egypte, où le président Hosni Moubarak en a longtemps été l'un des pratiquants les plus illustres. Joueur rapide et technique, redouté pour ses coups imprévisibles, Shabana a aussi eu du mal à sortir de l'ombre d'Ahmed Barada, star du squash égyptien jusqu'à sa retraite prématurée en 2001, après avoir été poignardé par un déséquilibré. Mais le travail et le talent ont fini par payer : en 2003, il devient le premier Egyptien à décrocher le titre de champion du monde, puis la place de numéro 1 mondial deux ans p