En 1952, les sauteurs à ski allemands et autrichiens payent encore le boycott dont ils sont l'objet de la part de leurs équivalents scandinaves, maîtres de la discipline et détenteurs du seul concours de saut qui vaille vraiment, sur la colline d'Holmenkollen, dans la banlieue d'Oslo (Norvège). Difficile à supporter : en Autriche et plus encore en Allemagne, le saut à skis est un sport majeur, national. Un ministre autrichien a alors l'idée d'organiser une grosse épreuve dans les Alpes afin d'attirer les cracks scandinaves : l'intention est de provoquer les Nordiques dans leur propre spécialité et d'y gagner un surcroît de fierté nationale.
Piège. Les tremplins existent depuis les années 30 : reste à créer l'événement. Les fédérations décident de mettre en place deux épreuves sur le territoire allemand (Oberstdorf et Garmisch-Partenkirchen) et deux autres en Autriche (Innsbruck et Bischofshofen). Et le tournoi baptisé Vierschanzentournee (tournée des quatre tremplins) est organisé autour du premier de l'an.
Le piège a fonctionné à la perfection puisque, aujourd'hui, cette Tournée est devenue un objectif majeur dans le monde du saut, à l'instar d'une Coupe du monde ou d'un tournoi olympique. Les Quatre tremplins figurent même une sorte d'état dans l'état au sein de la puissante Fédération internationale de ski (FIS), qui tenta il y a vingt ans de déplacer la date de ces concours pour les intégrer harmonieusement au calendrier de la Coupe du monde : les organisateurs ont