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Libération

Joyon dans la dernière ligne droite

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par DIMEO Dino
publié le 31 décembre 2007 à 2h18

Francis Joyon et son grand trimaran Idec ont franchi le cap Horn vendredi à 23 h 30. Le navigateur a donc amorcé la longue remontée de l'Atlantique (7 500 milles), dernière ligne droite de ce tour du monde en solitaire sans escale, commencé il y a trente-huit jours. Joyon est parti de Brest avec un rythme exceptionnel, cadence infernale qu'il a réussi à tenir, établissant record sur record dont celui de 616,07 milles avalés en vingt-quatre heures. Et celui d'avoir près de neuf jours d'avance sur les temps de passage d'Ellen MacArthur - détentrice du record en soixante et onze jours, quatorze heures et dix-huit minutes - aux deux tiers de la course.

«Rouillé». «Lorsque j'ai passé le Horn, on ne voyait pas grand-chose car il pleuvait, a raconté le skippeur de Locmariaquer (Morbihan) lors d'une vacation téléphonique samedi. Le passage s'est fait en douceur, mais avec pas mal de manoeuvres, passant de trois ris de trinquette à la toute toile. Avec Idec, on a l'impression d'avoir échappé au grand méchant loup des mers du Sud pour arriver enfin en terrain connu.» C'est cependant éprouvé, «rouillé par le froid et la fatigue», que Joyon a dépassé ce rocher mythique. Quatre jours de grains avec des pointes à 35 noeuds de vent sont venus clore sa traversée du Pacifique. «L'eau a gagné la bagarre et tout était trempé à bord. J'ai un peu de ménage à faire sur le pont.» Il attend le moment idéal pour aller se reposer. «Dans le petit temps, on ne peut