Si la puissance d'une nation se mesure au nombre de ses représentants dans les 100 premiers joueurs, la France est un ogre du tennis mondial. Alors que la saison débute, la France est la nation la mieux représentée dans le top 100 de l'ATP, avec 15 joueurs (1), devant l'Espagne et l'Argentine. Anecdotique ? Allez le dire aux joueurs. Le top 100, c'est «une barrière mythique», dit Jérôme Haehnel, qui y a goûté en 2005 et brûle d'y revenir. «Un rêve de gosse, quand j'aurai fini ma carrière, je me dirai : "Tu as été parmi les 100 meilleurs joueurs du monde"», abonde Edouard Roger-Vasselin qui, à 24 ans, pour la première fois débute une saison dans cette élite, à la 97e place.
Tous les joueurs qui l'ont fréquenté se souviennent du match qui les a fait basculer de l'autre côté du «mur du cent». Car ce cap décisif est la promesse d'une autre vie sur le circuit : un au revoir aux tournois de deuxième zone et un accès direct - sans passer par les qualifications - aux tableaux des Grands Prix (les tournois de première catégorie) et des quatre tournois du Grand Chelem. Une promotion en première division, où l'argent tombe soudain plus vite, où les joueurs sont logés dans des palaces 4 étoiles et où ils ont enfin la possibilité de croiser les cadors.
«Cercle vertueux». «En Grand Prix, tu peux être amené à jouer des top 10. Moi, ça ne m'est encore jamais arrivé», nous déclarait plein d'appétit Roger-Vasselin. Fin décembre, peu avant d'entamer sa saison, on avait renco