L'océan Indien a congédié dimanche à 1 h 45 (heure de Paris) Thomas Coville au vingtième jour de sa tentative de record du tour du monde en solitaire, détenu par Ellen MacArthur (soixante et onze jours). Record qui pourrait être écrasé par Francis Joyon (Idec), qui possédait hier, au 44e jour de mer, près de 2 700 milles d'avance sur le temps de la Britannique.
Coville, à bord de son maxi-trimaran Sodeb'O, venait quelques minutes plus tôt de battre le record de distance parcourue en vingt-quatre heures (619 milles), record détenu jusque-là justement par Joyon (616 milles). Ce dernier, joint par son équipe, a regretté «perdre un concurrent et l'aiguillon sportif qu'il représente. Pour ce qui est de l'avarie de Sodeb'O, c'est la hantise pour tous les "tourdumondistes"».
«Eprouvant». Alors qu'il allait réduire son allure, Coville s'est aperçu que son flotteur tribord avait perdu sa crash box, son pare-chocs. L'étrave du flotteur amputée de près d'un mètre, le marin a pris la décision de faire route vers Le Cap, en Afrique du Sud, distant de 1 300 milles. Coville, qu'on imagine assez démoli moralement, a confié les circonstances de cette avarie à son équipe à terre, hier peu avant midi : «J'ai entendu un craquement terrible et vu une gerbe d'eau à plus de trois mètres au-dessus du flotteur [.]. J'ai vu un morceau de glace, mais il était tout petit. Ensuite, tu restes sur le trampoline, les bras ballants, tu regardes le flotteur avec une lampe torche.