Le cricket est-il toujours un sport de gentlemen ? Apparemment, plus autant qu'avant si l'on en juge par les événements qui ont entaché le deuxième test-match du trophée Border-Gavaskar entre l'Inde et l'Australie, vendredi à Sydney. La rencontre, qui s'est soldée par une victoire australienne, avait pourtant bien commencé. Jusqu'à ce que des erreurs d'arbitrage à répétition fassent monter la tension entre les deux meilleures équipes du monde. «Sur les deux équipes, il n'y en a qu'une qui a joué dans l'esprit du jeu !» s'est exclamé le capitaine indien Anil Kumble après la défaite. De mémoire d'exégète du cricket, il faut remonter à 1933 et au légendaire capitaine australien Bill Woodfull fustigeant une tactique imaginée par les Anglais et consistant à viser le batteur avec la balle pour retrouver trace d'une attaque d'une telle violence. En Inde, où le cricket compte autant que le foot au Brésil, l'affaire ne pouvait en rester là. La fédération a porté réclamation auprès de la fédération internationale afin que les deux arbitres, l'Anglais Mark Benson et le Jamaïquain Steve Bucknor, soient sanctionnés. C'est aussi au terme de cette rencontre que l'un des meilleurs Indiens, Harbhajan Singh, a écopé d'une suspension de trois matchs. Il aurait traité de «singe» Andrew Symonds, le seul joueur noir de la sélection australienne. Harbhajan Singh nie les faits.
L'Inde menace de ne pas jouer les deux prochains test-matchs, s'exposant à une amende de 2,3 millions de dollars : <