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Libération

Un entraîneur black politiquement correct pour les Springboks

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publié le 11 janvier 2008 à 1h55

C'est après deux longues heures de débats et un vote très serré (10 voix contre 9) que l'Union sud-africaine de rugby (Saru) a nommé mercredi Peter de Villiers à la tête des Springboks. Pour la première fois en cent seize années d'histoire du rugby sud-africain, ce ne sera pas un Blanc qui entraînera l'équipe nationale, championne du monde. Même s'il se définit comme un «black», de Villiers est un métis qui parle l'afrikaans, une langue parlée par la majorité des joueurs du rugby, le sport fétiche des Afrikaners.

Sa nomination est une révolution dans un sport qui reste en grande partie l'apanage des Blancs et a peu changé depuis la fin de l'apartheid. «Le rugby prouve maintenant qu'il est un agent du changement et peut unir la population autour des Springboks», s'est réjoui Butana Komphela, président de la commission des sports au Parlement. Mais beaucoup dénoncent l'intervention de la politique dans le sport. Le petit parti afrikaner Freedom Front Plus a ainsi appelé «les joueurs de rugby et le public à résister à la nomination de Peter De Villiers, due à une interférence politique inappropriée.»

Promouvoir. De Villiers n'était pas le favori pour succéder à Jake White, qui a conduit les Boks au titre mondial. Heyneke Meyer, l'ex-entraîneur des Blue Bulls de Pretoria, avait le soutien de 80 % des joueurs professionnels. Ce qui ne gâchait rien, Meyer a fait beaucoup pour promouvoir les joueurs noirs dans son équipe. Selon le journal Business Day, le panel c