Vendredi soir, au 49e jour de sa tentative contre le record du tour du monde en solitaire, et à seulement 2 800 milles de l'arrivée à Brest, Francis Joyon a, dans un premier temps, constaté la rupture de la drisse de grand-voile. Le navigateur réduit alors sa vitesse et monte en tête de mât. Ballotté à plus de trente mètres de haut, il constate alors une avarie bien plus inquiétante : l'ancrage du hauban tribord menace de céder. Si le hauban rompt, c'est le mât qui s'effondre. Cet épais câble qui retient le mât latéralement est fixé par un axe. Et c'est précisément cet axe qui a commencé à se dévisser et à sortir de son logement.
Talent. Avec plus de 22 800 milles parcourus à grande vitesse et sans aménagement, Idec montrait quelques signes de fatigue. Mais, hormis un problème de safran résolu il y a moins de deux jours, Francis Joyon, lors de ses nombreux contrôles, n'avait rien noté d'inquiétant. Cette avarie extrêmement sérieuse risque de réduire à néant ces quarante-neuf jours de navigation que le marin avaient conduits avec talent, courage et autorité. Vendredi, au moment où la nouvelle tombait, Joyon avait considérablement réduit l'allure du trimaran. Selon son équipe à terre, Joyon, très abattu, réfléchissait «à la manière de consolider cet axe qui menace de lâcher à tout moment».
Joyon s'est blessé à la cheville lors de l'ascension dans le mât. Il faut juste imaginer un homme dans la mâture, sous les grains du Pot au Noir, vers l'Equateur, heurtant comme