«Je me moque de la reconnaissance disait-il à Libération, il y a cinq ans. Je ne suis pas un héros. Juste quelqu'un de déterminé. L'Everest c'était bien, mais ce n'était pas le plus important.» Ne lui en déplaise, on se souviendra de Sir Edmund Hillary, mort vendredi à 88 ans d'une crise cardiaque à l'hôpital d'Auckland comme du premier homme au sommet du toit du monde. C'était le 29 mai 1958. Il avait 33 ans. Il saluait son entrée dans l'Histoire de cette phrase : «Eh bien, nous avons fini par l'avoir ce salaud !»
Apiculteur. Rien ne le prédestinait à devenir alpiniste. A part peut-être sa condition physique exceptionnelle : 1,90m et une capacité pulmonaire de 7 litres contre 5 litres chez le commun des mortels. Fils de fermier, le jeune homme avait un destin tout tracé d'apiculteur. Sa rencontre avec les montagnes a lieu alors qu'il est âgé de 16 ans. «Ma vie a changé à partir de ce moment-là», confiera-t-il plus tard. Fini les abeilles, désormais, il consacrera la plupart de son temps à l'alpinisme.
A 33 ans, sa réputation de fervent glaciériste lui permet de rejoindre l'expédition britannique du colonel John Hunt, quatrième Anglais à se lancer dans la course au sommet de l'Everest. Le temps presse : en 1952, les Suisses ont échoué d'un rien. Cette fois, la Royal Geographical Society n'a pas lésiné sur les moyens. L'équipe qui quitte Katmandou le 10 mars 1953, compte 14 grimpeurs, 22 Sherpas et 350 porteurs. Le camp de base est atte