Le solitaire de Locmariaquer (Morbihan) a coupé la ligne de son tour du monde en solitaire sur son maxi trimaran Idec dimanche à 0 h 39, après 57 jours et 13 heures de mer. Puis, Francis Joyon a pris un coffre (bateau accroché à un corps-mort) face à l'île Longue, et il a rangé son bateau. Pour se coucher. A 10 h 15, Idec rentrait enfin dans le port de commerce de Brest. Anne Liardet, la circumnavigatrice brestoise avait passé la nuit en mer «pour aller chercher Francis» : «Je reste une midinette face à l'exploit.» Joyon : «Je suis content de débarquer mais je suis stressé de voir ces vagues [humaines, ndlr] qui prennent d'assaut le bateau.» Ce type est une merveille de simplicité absolument déroutante. Hier, l'attente des Anglais était immense. Ce personnage les intrigue. Stuart Alexander de The Independant : «C'est un exploit inouï : un peu comme celui de sir Edmund Hilary, pour nous, Britanniques. Joyon a encore reculé les limites de l'homme. Au fond, il reste pour nous Anglais, un personnage complètement à part : quel héros reculerait une conférence de presse pour passer à table ? C'est quand même très français de passer à table à midi, non ?»
Ainsi est Joyon, l'homme qui écrase les records, comme il a écrasé au marteau, à 32 mètres de hauteur, un boulonnage de hauban qui, en cédant, aurait ruiné ses espoirs et entraîné la chute de son mât le 11 janvier. Il a avoué que ces dernières heures de mer furent déli