La question valait la peine d'être posée à l'intéressée. Dis, Justine, ça fait quoi au juste d'être un monstre ? Soit - le dictionnaire fait foi - «un individu, ou une créature, dont l'apparence, voire le comportement, surprennent pas son écart avec la norme» : la Belge Justine Henin, numéro 1 mondiale, mérite bien le compliment.
Pour l'ensemble de son oeuvre déjà, même si elle n'a que 25 ans. Encore que. La meilleure joueuse du monde en dit : «Les chiffres, les records, c'est magnifique. D'accord. Mais ce ne sont justement que des chiffres. Au final, cela ne représente pas grand-chose.» Demain, Justine Henin attaquera, devant la Russe Maria Sharapova en quart de finale de l'Open d'Australie, la semaine dans la peau d'une numéro 1 mondiale pour la 101e fois de sa carrière. Forte d'une série, toujours en cours, de 32 victoires consécutives. La Belge n'a plus perdu un match depuis sa défaite face à la Française Marion Bartoli à Wimbledon, en juillet. En 2007, Henin a remporté un quatrième Roland-Garros, un deuxième US Open et un deuxième Masters. Quatre défaites en soixante-sept matchs. «Oui, mais moi, quand j'arrive à Melbourne pour disputer le premier Grand Chelem de l'année, j'ai la sensation de recommencer quelque chose de nouveau. Je sais que les autres ont beaucoup travaillé, alors je me remets en question pour aller là où je veux aller.»
Une habitude de flirter avec l'histoire du jeu, mais une certaine insécurité, qui lui vaut de ne pas s'endormir sur