Etre le buzz de cet Open d'Australie n'est certes pas pour lui déplaire. En fait, la réputation de grand timide que traîne Jo-Wilfried Tsonga, dernier Français encore qualifié à Melbourne après sa victoire hier 6-2, 6-7 (7-9), 7-6 (8-6), 6-3 face à son compatriote Richard Gasquet, est abusive : sans doute l'effet que produit une voix d'une grande douceur, en décalage avec le physique solide (1,87 mètre pour 80 kilos avoués) de ce fils d'une mère française et d'un père congolais.
N'empêche, cette voix douce dit des choses comme : «J'aime le show !» ou : «J'adore ça, les grosses ambiances dans les gros stades. J'ai toujours été comme ça. Quand je jouais des Futurs [tournois du circuit secondaire, ndlr] et qu'il y avait deux spectateurs qui s'accrochaient au grillage, je me disais : ils abusent. Ils auraient pu venir plus nombreux, quand même !»
«Expérience». A la faveur de son parcours à Melbourne, où il affrontera le Russe Mikhail Youzhny en quart de finale cette nuit, le grand public découvre tout juste Jo-Wilfried Tsonga : sa casquette de travers, ses célébrations sur le court façon basketteur américain. Les signes extérieurs d'un tennisman qui croit en son talent depuis belle lurette. A 22 ans, «Jo» a déjà vécu plusieurs vies.
«Ça, c'est sûr, j'ai déjà pas mal d'expérience.» D'abord, après avoir tout gagné en double chez les cadets aux côtés de Richard Gasquet, il a été une petite vedette sur le circuit juniors. «J'ai pris l'habitude de j