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Libération
Interview

«Il faut revenir à un judo d'attaque»

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publié le 11 février 2008 à 2h17

Médaillé de bronze aux Jeux de Montréal en 1976, puis entraîneur de l'équipe de France, Patrick Vial est arbitre international depuis 1981. A l'occasion du tournoi de Paris qui s'est déroulé ce week-end au Palais Omnisports de Paris Bercy, étape importante sur la route de Pékin, celui qui a arbitré la finale olympique des lourds à Athènes entre le Russe Tmenov et le Japonais Suzuki tire le signal d'alarme sur le dangereux tournant pris par son sport depuis l'arrivée des pays de l'Est.

Beaucoup d'adeptes du judo se plaignent d'un sport en perte d'identité. Pourquoi ?

Le judo a fait son apparition en tant que sport de démonstration aux Jeux de Tokyo en 1964. Ce n'est que plus tard, en 1972, lorsque ce sport est devenu olympique à part entière, que les Pays de l'Est, peu concernés par le judo jusque-là, ont montré un certain intérêt. Ils ont alors promis qu'ils allaient venir avec leurs styles et leurs moyens, décidés à s'adapter.

Mais visiblement ce ne sont pas eux qui se sont adaptés.

On a constaté qu'ils avaient mordu au judo. La fédération internationale, pour les attirer, leur a fait quelques concessions au niveau de l'arbitrage : il fallait que l'assiette de répartition des médailles soit la plus large possible. Certaines pratiques ont été tolérées. Cela a fait évoluer le règlement, jusqu'à se retrouver face à quelque chose qui n'a plus rien à voir avec le judo.

Par exemple ?

Surtout le ramassement de jambes. Avant, c'était accessoire : c'est systématique aujourd'hui. C'est la