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Libération
Interview

«Arrêter un match ? Pas tout seul»

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Question à Saïd Ennjimi, arbitre de Ligue 1.
publié le 19 février 2008 à 2h23

L'arbitre Damien Ledentu devait-il arrêter le Metz-Valenciennes (2-1) de samedi, durant lequel le défenseur nordiste Abdeslam Ouaddou a été insulté par un spectateur avec lequel il s'est expliqué directement dans les tribunes ? Il en avait le pouvoir. en principe : il est en effet rarissime (on ne compte que deux précédents, en 2004 aux Pays-Bas et en 2007 en Belgique) que l'on interrompe de manière temporaire ou définitive un match parce que des insultes racistes y sont proférés. Saïd Ennjimi, arbitre en L1, donne son sentiment sur l'affaire Ouaddou et détaille les procédures en cas d'incident.

Concrètement, quels sont les moyens dont dispose l'arbitre pour gérer le cas d'un joueur victime d'insultes ?

Avant l'affaire Kébé [le joueur de Libourne-Saint-Seurin insulté par des supporteurs de Bastia le 17 septembre 2007 et expulsé par l'arbitre car il avait adressé un bras d'honneur à ceux qui l'avaient pris à partie, ndlr], les arbitres étaient un peu dans le brouillard. A eux de se débrouiller avec leur propre jugement, il n'y avait pas de procédures précises. La ligue et la fédération ont donc pondu une note, que tous les arbitres ont reçue. Elle prévoit ceci : s'il constate des insultes racistes ou si un joueur lui signale en être l'objet, l'arbitre du centre doit le signaler au délégué du match [représentant de la Ligue de football professionnel], qui, lui, se rapprochera du club qui reçoit, de son directeur de la sécurité ou du représentant des forces de l'ordre.

Sont-ils immédiatement joignables ?

Oui. Même si le directeur de la sécurité est dans son PC, ça va très vite. Le service de sécurité peut