L'Olympique lyonnais et Manchester United ont beau compter parmi les clubs nantis du continent, tout les oppose : les joueurs sous contrat, le fonctionnement, la puissance capitalistique, les hommes.
Les hommes forts
Lyon. C'est un peu la quadrature du cercle olympien. Sans Jean-Michel Aulas (président), l'OL ne serait pas à ce niveau. Mais avec lui, ce club ne sera jamais complètement populaire.
Trop libéral, trop soucieux de domination, de régularité. Le président lyonnais nage à contre-courant de la glorieuse incertitude du sport. Il a construit son club pas à pas, s'impliquant en premier rideau, s'appuyant sur des fidèles, sans déléguer son pouvoir. Un schéma à l'anglaise, avec un manager tout puissant, serait-il envisageable à Lyon ? Non. A l'OL, les entraîneurs ont leur président sur le dos, et jamais complètement les coudées franches. L'expérimenté Houllier a dû reculer. L'approximatif Perrin est sous tutelle.
Manchester. «Quand un Italien me dit qu'il y a des pâtes dans mon assiette, je jette toujours un coup d'oeil sous la couche de sauce pour vérifier. Ces gars-là ont inventé l'écran de fumée.» Ainsi s'exprime Sir Alex Ferguson, entraîneur du club mancunien depuis 22 ans et incarnation de ce foot anglais où les managers éclipsent médiatiquement le président. Ses préceptes de jeu n'ont pas varié depuis son arrivée : du rythme, des ailiers, beaucoup de mouvements. Ce passionné de chevaux et de grands crus s'est composé un personnage colérique, atrabi