Dans ses tongs, taille 51, il arrive d'un pas tranquille, tend une main gracile. Vincent Pourchot fêtera demain ses 16 ans. Dans quelques mois, ce sera son 218e centimètres. Il représente l'avenir du basket français qui cherche désespérement de la hauteur. Ses os ont commencé à se souder, il ne grandira plus que de 4 ou 5 centimètres. Suffisamment pour devenir le plus grand sportif français de l'histoire. Si le cristal est bien taillé, s'il résiste aux chocs.
«C'est plus qu'un projet sportif, c'est un projet de vie», dit Lucien Legrand, le responsable du centre fédéral de basket-ball, la nounou de Vincent Pourchot depuis septembre dernier à l'Insep, au coeur du bois de Vincennes. Le nombre de très grand gabarit est infime, moins d'un Français sur 10 000 mesure plus de 2,05 m. «Ce sont des oiseaux rares, des gens exceptionnels, on en détecte un ou deux par décennie», précise Legrand. Et ils ont un point commun : leur fragilité. «Ils sont souvent très fins, très longilignes, contrairement aux jeunes des Balkans rencontrés pendant les tournois internationaux.» Legrand sait qu'il va avoir du boulot. A la toise, son protégé a grillé ses petits camarades, il jouera plus tard qu'eux. Douloureuse punition pour espérer un destin dans le cinq majeur. Trop grand, trop maigre, 105 kilos concentrés dans le squelette, et ce n'est pas le Bomber enveloppant sa silhouette qui changera quelque chose. «Il faut être prudent. Surveiller les genoux, le dos.» Tests physi