Quand on le voit s'agiter et se désarticuler comme un pantin, on se dit que ce garçon ne pouvait qu'intégrer le nouveau système de jeu du XV de France. Pas le précédent, celui de Bernard Laporte. Il est trop libre. Trop imprévisible. Trop. sans ficelles. Pas une pile de courant, plutôt un générateur, d'intensité non alternative. «Ibrahim Diarra n'a pas connu les honneurs de la sélection en jeunes, explique Marc Lièvremont, il la méritait aujourd'hui tant il a été régulier avec son club.» Sur le terrain de Saint-Denis, c'est le méritant qui a récupéré en touche le ballon du premier essai français. Pour le reste, il fit son job de troisième ligne déblayeur plaqueur avant de sortir à la 49e minute d'un match où il a tout donné.
BTP. Ibrahim Diarra (24 ans) a grandi, vite, en banlieue parisienne, Viry-Châtillon (Essonne), cité de la Cilof, «made in 91». Pas vraiment intéressé par le rugby, il y vient finalement après s'être essayé à l'inévitable football des cités et avoir traîné sur les pistes d'athlétisme avec son frère Mohamed de trois mois son aîné, aujourd'hui trois-quarts aile à Pau, et Ladji Doucouré, champion du monde du 110 m haies en 2005. Il intègre l'entente sportive de Viry-Châtillon et découvre le rugby des banlieues. Celui tenu par des dirigeants qui ont la main sur le coeur et surtout au porte-monnaie pour avancer aux gamins l'argent des licences sans jamais se faire rembourser. Mieux que des secondes mères : des piliers au milieu de la zingue des to