Teint hâlé, chemise noire ouverte, chaîne en or qui brille, Philippe Bana affiche la décontraction du patron d'un sport en bonne santé. Le handball français prospère, et ses deux étendards, les équipes nationales, sont en passe de flotter haut à Pékin. Depuis vendredi, ce sont les Bleues qui s'y collent, à Nîmes, dans un tournoi de qualification largement à leur portée. Le Congo et la Côte-d'Ivoire ne les ont jamais battues. La Corée du Sud reste un adversaire plus coriace, mais, comme les deux premières places délivrent un billet, l'anxiété ne guette pas vraiment. Philippe Bana, le directeur technique national, fait le point sur ses filles, leurs aspirations olympiques et l'avenir de la discipline.
Cette équipe hétéroclite, mélange de jeunes inexpérimentées et d'anciennes, peut-elle viser un podium à Pékin ?
Si vous dites cela à Véronique Pecqueux-Rolland, elle vous pend. Elle a laissé tomber son entreprise, mis en parenthèse sa vie de famille pour faire dix-huit mois de stakhanovisme sportif. Elle n'a pas envie de rire. Elle a pleuré deux heures après le dernier match du Mondial. Alors si elle ne fait pas une médaille aux Jeux. Cette équipe, c'est un miracle permanent. On est passé de la 12e place au Mondial 2005 à une 5e place au Mondial 2007. J'ai cru qu'on allait mourir en 2004, il y avait une crise complète. La première équipe, sortie de nulle part en 1999 [pour une place de vice-championne du monde, ndlr], s'épuise, se tend avec l'entraîneur, et, à la fin, il y a