On jouait la 55e minute de la finale de la Coupe de la Ligue, samedi, arrachée (2-1) par le Paris-SG aux dépens du Racing Club de Lens, quand une banderole est descendue côté nord, là où siégeaient les supporteurs parisiens : «Pédophiles, chômeurs, consanguins : bienvenue chez les ch'tis.»
Le drap est resté en place cinq ou six minutes. Il mesurait une trentaine de mètres, recouvrant pratiquement toute la longueur de la tribune située derrière le but. Il se superposait à un tifo des Boulogne Boys : dans une logique supporteuriste où la présence d'une banderole sur une tribune vaut possession territoriale, le «Pédophiles, etc.» est signé. Mais ce n'est pas tout. Il a fallu soixante-dix gus, au bas mot, pour déplier ce tifo sur toute la largeur, ce qui raconte la duplicité de l'ensemble de la tribune - pour ne pas parler de tendresse - envers les auteurs du. «texte». Il a aussi fallu trimbaler un truc pareil dans l'enceinte du stade de France de Saint-Denis, ce qui suppose des complicités dans l'encadrement des susdits supporteurs et/ou des facilités à l'entrée.
«Triste».Après le match, les acteurs ont, dans un bel ensemble, minimisé l'affaire. Parce que ce n'est pas leur problème, parce que la gestion a posteriori de ce type d'incident vaut son pesant de récupération et que les principaux concernés (les joueurs) en ont marre. L'entraîneur artésien Jean-Pierre Papin : «Ecoutez, si ces supporteurs n'ont que ça à faire.» L'attaquant parisien Pedro Miguel Paule