Cathédrale du haut Moyen Age, paysage de robe de bure, sommets enneigés, rues désertes et chiens invisibles. Il ne manquait plus que le glas, pour donner à ces sélections des équipes de France de canoë-kayak pour les JO de Pékin un côté définitivement funèbre pour ceux dont le rêve olympique s'est envolé.
Elles se sont terminées mardi, dans cette Catalogne de moyenne montagne, sous un ciel bleu pétrole. Disputées depuis samedi sur le bassin artificiel des Jeux olympiques de Barcelone de 1992 - le bassin de Pau n'étant pas achevé -, ces sélections furent «les plus douloureuses», selon Mario Scianimanico, le kiné des équipes de France depuis dix ans. La faute à des quotas olympiques réduits à une seule place par nation. La Fédération française de canoë-kayak demeure un inépuisable fournisseur de médailles et dans chaque catégorie, trois, voire quatre, athlètes étaient «potentiellement médaillables», selon la formule consacrée. Mais une seule place était attribuée pour chacune des quatre classes olympiques : canoë monoplace (C1), biplace (C2) et kayak (K1) pour les hommes, kayak (K1) pour les femmes.
«Cruel». Ces «piges», comme on les appelle dans le milieu, ont donné lieu à des luttes sur l'eau d'une intensité folle : 400 mètres de slalom et 18 à 21 portes à franchir en moins de 100 secondes. Une porte touchée et c'est deux secondes de pénalité. Dans ce sport où tous les athlètes se tiennent en deux secondes, on ne repêche pas les noyés des sélections. «Je suis là pour