Les sportifs tricolores, on s'en doutait, ne boycotteront pas les Jeux. Ils ont préféré parler d'une seule voix pour présenter leur moyen d'action, à l'occasion du passage de la flamme à Paris et éventuellement en août, à Pékin. Vendredi midi, au siège du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), la commission des athlètes de haut niveau a présenté le «signe distinctif» conçu à la hâte pour l'occasion. Leur «volonté d'affirmer leur soutien aux droits de l'homme, des valeurs de paix, d'équité et de liberté», se concrétise en un badge blanc frappé du sigle de la France olympique, auquel a été simplement ajouté un extrait de la charte olympique, écrit à la main : «Pour un monde meilleur.»
«Sens originel». Une vingtaine d'athlètes et d'anciennes gloires du sport français, convoqués par David Douillet, président de la commission, a présenté «une action commune, comprise de tous et cohérente». Après avoir rappelé qu'un boycott des Jeux n'était pas une solution pour eux, ils ont tous clamé être conscient de ce qui se passait en Chine et au Tibet. «Nous savons que les gens vivent des moments difficiles là-bas, mais il n'y a pas que le Tibet, il y a le Darfour aussi, et bien d'autres pays, a lancé l'escrimeuse Laura Flessel. Rester ici serait mal vu. Nous irons dans le respect de ceux qui nous y attendent.» Y aller absolument pour ne pas compromettre une carrière. Mais signifier, par cette action, qu'ils n'entendaient plus être perturbés