Les athlètes n'ont pas compris ce qui leur est arrivé lundi dans les rues de Paris. Dans quel piège vicieux les avait-on fourrés ? Beaucoup d'entre-eux n'avaient jamais connu une telle bronca, jamais vécu une telle violence d'aussi près. Habitués à évoluer devant une assistance conquise, ils se sont retrouvés jetés dans la fosse aux lions. Leurs symboles les plus précieux ont été bafoués. Les anneaux olympiques transformés en menottes, la flamme brocardée, huée, sifflée. Eteinte.
David Douillet, celui qui depuis une semaine tente d'éviter la récupération du mouvement sportif afin que les sélectionnés pour les Jeux puissent continuer à se préparer sereinement, s'est retrouvé penaud face à l'incompréhension de tout le monde. Même le badge «Pour un monde meilleur» choisi vendredi par la commission des athlètes - insigne dérisoire face à la violence chinoise qu'ils voulaient dénoncer et à celle des événements de lundi - n'était pas le bienvenu pour les représentants de Pékin présents à Paris.
Conditions. Lundi matin au siège du Comité olympique français un coup de fil de l'ambassade de Chine vient jeter un froid : pas de badge pour les porteurs de la flamme sous peine d'être arraché. Le Comité d'organisation des Jeux de Pékin (Bocog) dicte les conditions elles-mêmes décidées par Pékin. Au CIO, le message des sportifs français ne fait pas un tabac non plus. Henri Sérandour, président du CNOSF, qui était allé défendre cette idée jusque devant les autres comités nationaux, réu