C'est un théorème cocasse en temps de finances publiques à la dérive : d'un côté, un Etat, dont, selon le Premier ministre, «les caisses sont vides», de l'autre, des footballeurs professionnels, dont les revenus ne cessent d'augmenter. grâce notamment à une exonération de charges sociales qui a coûté l'an passé 32 millions d'euros au budget de l'Etat, pour empêcher «la délocalisation» de certains joueurs professionnels.
Chèque. Voté fin 2004, le DIC - le droit collectif à l'image des sportifs - vise à éviter que les meilleurs Français cèdent aux sirènes des clubs anglais ou espagnols, à la fiscalité prétendument sans comparaison avec celle pratiquée en France. A l'époque, les promoteurs du DIC, le député UMP Jean-François Lamour en tête, avaient promis que la mesure ne devrait coûter que 5 millions d'euros. Aujourd'hui, elle en coûte donc près de sept fois plus. Le mécanisme permet en effet d'exonérer de cotisations sécu un tiers des salaires des joueurs. Mais le manque à gagner des organismes de sécu doit être évidemment compensé par l'Etat. D'où le chèque de 32 millions du budget 2008.
La dérive est due à un phénomène que les parlementaires ne pouvaient sans doute pas imaginer : l'inflation des salaires des joueurs. Et qui dit salaire plus élevé, dit exonération encore plus grosse. Et la loi a étendu le dispositif à d'autres sports que le foot. Aujourd'hui, aux 639 footballeurs qui bénéficient du DIC, il faut ajouter 492 rugbymen et 136 basketteurs. Certains ha