Quand il s'agit de défendre un avantage - surtout s'il est fiscal -, Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, sort la calculette. Quitte à manipuler la vérité. Il a estimé vendredi que le «droit à l'image collective des sportifs» (DIC), exonération de 30 % de charges sociales dont bénéficient les clubs, «rapportait plus qu'il ne coûtait» à l'Etat. Les sénateurs se sont prononcés cette semaine pour son plafonnement, à cause de son coût. «Nous avons calculé, explique Thiriez, que depuis son entrée en vigueur en 2005, il a coûté 47 millions d'euros et en a rapporté 138.» Logique imparable. Le DIC permet de mieux payer les joueurs en exonérant toujours plus les salaires de charges sociales. Et du coup, mieux payés, les joueurs payent plus d'impôts à l'Etat. Ce calcul, fait par l'Association des ligues de sport professionnel (ANLSP), a juste un tout petit problème : les charges servent à payer la protection sociale des assurés sociaux en alimentant le budget de la sécu. L'impôt sur le revenu, lui, va au budget de l'Etat. Thiriez reconnaît d'ailleurs bien volontiers cette faille du DIC : «C'est absurde de faire supporter la compensation au ministère des Sports. Ce serait plutôt à Bercy [ministère des Finances], qui en bénéficie directement, de le compenser, mais c'est un problème de tuyaux.» L'autre problème, c'est que pour avancer un chiffre, il faudrait que les ligues acceptent la transparence sur les rémunérations. Ce que
Frédéric Thiriez manipule les chiffres
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par Muriel GREMILLET
publié le 12 avril 2008 à 3h05
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