Envoyé spéciale à Montpellier
Effroi au royaume du rugby : Narbonne et Béziers, bastions historiques du LanguedocRoussillon, crapahutent en ProD2 pendant que le MHRC (Montpellier Hérault Rugby Club) devient fournisseur officiel d'internationaux : quatre au dernier Tournoi des six Nations.
Pourtant, le club héraultais n'a que vingt ans d'existence - l'âge de ses quatre Bleus (Picamoles, Ouedraogo, Tomas, Trinh-Duc) -, mais une paille, à côté de ses prestigieux voisins. Signe des temps ? «Le rugby finira par n'appartenir qu'aux grandes métropoles, assure le directeur sportif du MHRC, Didier Nourault. Il y a une logique économique qu'on ne peut combattre.» Et une volonté des autorités du rugby, qui aimeraient voir chaque grande ville dotée d'un club performant. Montpellier montre la voie. Et les règles à suivre pour s'installer dans le paysage rugbystique.
Règle numéro 1 : avoir le soutien financier d'une grosse collectivité publique.
A Montpellier, l'Agglo, la communauté de communes présidée par Georges Frêche (divers gauche), n'a pas lésiné : elle a réglé 56 % des 63 millions d'euros nécessaires à la construction du nouveau stade Yves du Manoir, inauguré en début de saison pour remplacer Sabathé, désuet. «Le premier stade construit depuis l'ère professionnelle en France», se réjouit Jean-Pierre Moure, premier vice-président (PS) de l'Agglo. Une grosse dépense, et un succès : 13 000 spectateurs pour la venue de Clermont. «Quand je suis arrivé au cl