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Libération

Pataquès autour d'un badge

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publié le 16 avril 2008 à 3h07

«Pour un monde meilleur.» Le slogan n'appartenait pas au lexique de la subversion extrémiste. Limite cul-cul la praline, même pour certains. Il avait au - moins le mérite d'exister pour d'autres. Il figurait sur le badge que des athlètes avaient imaginé pour signifier leur attachement aux droits de l'homme. Il avait fait sa première sortie publique lors du passage mouvementé de la flamme olympique à Paris le 7 avril, malgré le zèle de quelques cerbères chinois. Il ne verra pas Pékin, comme l'espéraient ses promoteurs. Henri Sérandour, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), lui a porté le coup de grâce.

Les athlètes français ne pourront l'épingler sur leurs tenues pendant les Jeux, décrétait-il lundi soir, invoquant le respect de la Charte olympique. Et de suggérer que sa décision avait été prise si ce n'est sur injonction, du moins sur l'amicale pression du Comité international olympique (CIO). Lequel louvoyait, précisant n'avoir pas formellement interdit ce badge.

Oukase. C'est peu dire que l'oukase de Sérandour a fait réagir. En vrac et sans souci d'exhaustivité : Amnesty International, Reporters sans frontières, Noël Mamère, Vincent Peillon, Lionnel Luca (UMP), président du groupe d'études sur le Tibet à l'Assemblée, et de nombreux sportifs. Tous fustigeant la lâcheté du CNOSF. Jusqu'à Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux Sports, qui trouvait regrettable que les athlètes français ne soient pas autorisés à porter à Pékin un badge qu'il n