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Libération
Interview

«Les champions sont des créateurs»

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publié le 21 avril 2008 à 3h10

Ce seront ses derniers jeux. Claude Fauquet, 62 ans, DTN depuis 2001, est un des principaux artisans de la réussite de la natation française, convertie en dix ans à la «la culture de haut niveau». Mais Fauquet, ex-professeur d'EPS, militant de l'humanisme, a aussi marqué sa discipline par sa vision du sport.

La natation française à changé de visage en dix ans. Le fiasco des Jeux 1996 (zéro médaille), c'est le début ?

A l'époque, j'étais directeur des équipes de France. Avec Jean-Paul Clémençon, qui était DTN, on s'est demandé comment faire prendre conscience de ce qu'était le haut niveau. On a voulu que chaque nageur se situe dans la hiérarchie. On a créé des séries : série mondiale, européenne, jusqu'à la série départementale. On a relevé les minima pour les compétitions internationales. Et on a décidé de ne pas transiger. Ce n'est pas la peine de faire croire à un jeune qu'il va venir aux Jeux olympiques alors qu'il est 40e mondial et qu'il va s'y régaler. Il va se régaler au village olympique. Mais pas à participer. Il n'existera pas.

Votre politique a fait jaser, au début.

Des gens ont été surpris. On est partis aux championnats du monde 2001 avec cinq nageurs. C'était dur. Les sélections avaient eu lieu à Chamalières. Je n'ai pas passé une semaine très agréable. Il a fallu que je défende mes choix devant le comité directeur de la fédération.

La plus célèbre de vos «victimes», c'est Roxana Maracineanu, privée des championnats du monde de 2001 pour 3 ce