Ce garçon est un malin. Le rugby est devenu professionnel en 1995, et Jean-Baptiste Elissalde en a capté les codes très habilement. Sur le terrain c'est une évidence, dans les médias, une certitude. Son grand-père Laurent Bidart appelait «marfouillou» ce genre de personnage, à la fois espiègle et dans le bon tempo. Jean-Baptiste Elissalde mérite ce nom d'oiseau. Samedi, sur la pelouse de Twickenham, il sera une nouvelle fois aux commandes de la charnière du Stade toulousain pour la demi-finale européenne face aux London Irish.
Pour lui, le rugby fut très tôt une évidence. fors un physique inapproprié, trop léger. Un père à la mêlée, un grand-père à l'ouverture : depuis ses débuts, Jean-Baptiste navigue entre les deux postes. «Comment aurait-il pu passer à travers ?», interroge Jean-Pierre, le père. Jean-Baptiste essaie d'abord le football, puis le tennis. Travail des mains et des pieds. Préformation complète. Première licence à 14 ans seulement, le prix de la dispersion. et d'une peur physique, viscérale des contacts du rugby. Il signe au Stade rochelais, où son père entraîne. L'ancien raconte à Libération : «Ce n'était pas la petite maison dans la prairie. Un soir de match, j'ai dit aux gars que Baptiste serait comme tous les autres, le lendemain j'ai rectifié en disant qu'ils seraient tous comme Baptiste, il y avait des tordus pour nous suspecter de favoritisme.»
Contrepartie. Jean-Baptiste joue ouvreur. Il voit large, juge les situations avant