Envoyée spéciale à Londres.
On connaissait l'affaire des ballons mouillés, voire dégonflés, qui avait roulé il y a une paire d'année dans le Top 14. Fantasme ou réalité, elle prétendait qu'à Toulouse les ballons seraient étrangement dégonflés pour les lancers en touche des adversaires, ce qui avait pour conséquence de créer des cafouillages sur les reprises en main.
Asticote.Guy Novès est un rusé. On ne devient pas le meilleur entraîneur français sans une bonne dose de malice. Le match de samedi, 58e minute : Jean-Baptiste Elissalde boîte, ses coéquipiers de l'arrière ne sont pas vaillants. La liste des remplaçants toulousains au poste de trois quarts est courte : il n'y a que Maxime Mermoz. Le flanker Yannick Nyanga se dirige vers l'arbitre de la rencontre et demande à sortir sur saignement. Le joueur s'asticote le tarin avec un mouchoir mais, de sang, l'arbitre n'en voit pas. Nyanga insiste, l'arbitre ne transige pas : «Sir, there is no blood.» Nyanga est renvoyé au jeu.
Déjà, il faut se dire que ces quelques minutes de répit gagnées par le joueur au-delà de la ligne de touche justifieraient la manoeuvre : à cet instant, Nyanga est fatigué. Mais le grand dessein du joueur est ailleurs. Deux minutes après avoir été démenti par l'arbitre, Nyanga y retourne et, là, le directeur de jeu admet enfin le saignement. L'international tricolore sort : «En fait, j'avais signalé ce saignement avant, mais il s'était arrêté au moment où j'ai pris l'arbitre à témoin.»
Bon. T