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Libération

La flotte entre trois eaux

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publié le 30 avril 2008 à 3h17

Neuf jours de course dans cette 9e édition de la Transat en double AG2R et voilà les Figaro II étalés sur plus de 400 milles du nord au sud. Au passage de Madère la flotte, qui reniflait le tableau arrière du leader Financo (Troussel-Pratt), s'est étirée sur la toile cirée de l'Atlantique pour échapper à la dépression qui fout la pétaudière dans l'ouest. Résultat, le binôme triomphant de Financo, sur une route nord, a mis de l'eau dans son vin : «On a un peu changé de stratégie ce matin [hier, ndlr]. On ne verra les bénéfices des options qu'à dix jours, avançait Nicolas Troussel. Tout était encore clair il y a quelques heures mais là, c'est la gamberge. Bon, ce qui est bien, c'est qu'on fait route vers le but. Et c'est déjà ça de pris», se rassurait-il, d'une voix moins assurée que ces derniers jours.

Foi primitive. Grosso modo on peut distinguer trois groupes : les «nordistes», les «centristes» et les «sudistes». Ces derniers plongent pour aller chercher les alizés et ensuite faire route plein pétrole vers Saint-Barth. Sur le papier c'est toujours épatant comme option, même si, avec un monocoque de 10 mètres, cela signifie rallonger la route de près de 400 milles. Tout cela exige des hommes du bord une foi primitive dans la ponctualité des alizés. Or, les alizés cap-verdiens sont en plein débrayage pour le moment. D'où des changements de route pour ne pas se trouver otage de la fameuse bulle anticyclonique sur l'archipel.

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