«C'est un club de piranhas et je ne veux plus y mettre les doigts.» Avec une légitime pointe d'amertume, Aguri Suzuki a ainsi défini le monde trouble des coulisses de la F1. Son écurie acculée à la faillite, l'ancien pilote japonais a jeté l'éponge mardi mettant un terme à l'aventure de Super Aguri. «Je suis épuisé. L'écurie Super Aguri a participé au championnat du monde pendant deux ans et quatre mois [39 courses, ndrl]. Elle s'est battue contre des équipes soutenues par des constructeurs automobiles et a réussi à marquer des points après seulement 22 courses. Elle a terminé neuvième du championnat des constructeurs [2007]. Mais la rupture de contrat de notre partenaire, SS United Oil and Gas, a immédiatement mis l'écurie en difficulté financière.» Depuis cette défection à la fin de la saison dernière, Aguri Suzuki se battait pour sauver son équipe. En vain.
Héros. Il y a quelques semaines, Aguri pensait avoir trouvé la solution grâce au groupe anglais Magma associé à des «investisseurs» de Dubaï International Capital. Encore une fausse piste. Puis, la semaine dernière, la firme Honda, à l'origine de la création de cette petite équipe satellite, retoquait le plan de sauvetage - au moins à court terme - d'un consortium allemand.
Sans nouvelles ressources, Aguri Suzuki a été obligé de renoncer, laissant ainsi à pied ses deux pilotes, l'Anglais Davidson et surtout le Japonais Takuma Sato. Car c'est pour Sato, véritable héros au Japon, que Honda, à la fin 2005, ava