Il y avait eu Anaclet Wamba, Akim Tafer et Patrice Aouissi. Il y a désormais Monrose. La France compte de nouveau un champion d'Europe dans la catégorie des lourds-légers (90,7 kg). Il s'appelle Jean-Marc Monrose, il est plombier à Marseille, et personne ne l'avait vu venir. Surtout pas le champion en titre, le Danois Johny Jensen, qu'il a mis KO en un round au Palais des sports de Marseille, samedi 3 mai.
Photos sépia. La première fois qu'on a vu combattre Jean-Marc Monrose, c'était début 2006, dans un petit gala de boxe à Gardanne (Bouches-du-Rhône). Le speaker de la salle avait rugi en annonçant : «Voilà Jean-Marc Monrose, le Tyson marseillais!» Les sobriquets dont on affuble les boxeurs sont souvent idiots, celui-là l'était particulièrement. Tyson est le symbole du boxeur violenté par la vie, que le destin jeta entre les cordes, qui crut se sauver sur le ring avant d'être dévoré par la boxe elle-même. Or, ce qui frappe chez Monrose, c'est tout l'inverse. C'est sa tranquillité et sa mesure. Sa carrière est une histoire de passion simple et de ténacité.
Jean-Marc Monrose a grandi à Melun. Il boxe en amateur dans la salle municipale d'un entraîneur à l'ancienne, Henri Nuget. Une salle en déclin, où les seuls boxeurs professionnels s'affichent au mur, sur des photos sépia. En 2003, un officier de gendarmerie passionné de boxe, en formation à Melun, jette un oeil curieux à la salle. Il voit Monrose boxer. Ils sympathisent, ils parlent boxe. Un jour, le pandore dit : «