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Libération
Reportage

Pour gagner la transat AG2R, il fallait prendre la «route du plaisir»

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publié le 14 mai 2008 à 3h27

Envoyé spécial à Saint-Barthélemy.

C'est à croire qu'il faut un goût marqué pour l'histoire-géo et les longues distances pour réussir dans la transat AG2R remportée hier par le duo Mouren-Pellecuer à bord de Snef-Cliptol Sport en 22 jours et 19 heures. Arrivé sept heures plus tard Solar Inox (Guérin-Poupon) se classe deuxième et Concarneau-Saint-Barth (Péron-Danet), arrivé 25 minutes après, complète ce podium.

Toquée. A titre d'exemple Concarneau-Saint-Barth aura, en jouant l'option sud, parcouru près de 600 milles de plus que l'orthodromie (la route directe), ce qui est totalement renversant. Ronan Guérin était ému d'avoir pris «la route de Colomb», celle qu'emprunta le Génois quand, en 1493, il découvrit cette île qu'il baptisa du nom de son frère, Bartolomeo. «C'est quand même drôle de penser à Colomb quand on monte sur le podium, non ? ça me fait quelque chose de savoir qu'il a pris les mêmes alizés que nous», racontait ce figariste originaire de Saint-Nazaire installé dans l'île voisine de Saint-Martin.

Ce podium signe la victoire d'une option complètement toquée et sur laquelle personne n'aurait misé un nickel. «On a parié sur la route du plaisir, celle du confort, du vent et de la vitesse. On a tout réinvesti dans le sud en se méfiant de l'ordinateur qui ne donnait que des prévisions à huit jours. On a joué sur le très long terme», expliquait Jean-Paul Mouren, homme d'une adorable gentillesse. Pour Mouren cette victoire dit toute