Zébulon qui entend dépasser les 50 noeuds (92,6 km/h) avec son voilier volant, Alain Thébault ne faisait pas le fier en 2005 quand, planté aux Canaries avec son bateau cassé, il sentait son rêve couler à tout jamais. Heureusement, un sauveur suisse est arrivé. «J'ai pris contact avec lui, ayant appris qu'il était échoué sur une plage de Lanzarote et s'était mis à peu près tous ses sponsors à dos», explique Thierry Lombard. Le banquier genevois a restructuré un projet qui prenait l'eau et aujourd'hui, l'Hydroptère arbore une voile marquée 1796. «L'année de création de ma maison, dit le banquier. L'Hydroptère, c'est un peu le Concorde, une très belle technologie construite dans les années 90 et pas remise à jour.»
Il s'y emploie. Ces jours-ci, Thébault, 45 ans, et son équipe, se préparent à La Seyne-sur-Mer (Var) pour essayer de franchir, dans quelques semaines, le «mur du son» de la voile, face à la plage Napoléon, à Port-Saint-Louis-du-Rhône, où ils s'élanceront dès que le vent atteindra les 30 noeuds. Pour cette cinquième version, baptisée TH50, une partie de la coque est d'origine (1994), le reste a été modifié. 1,5 million d'euros ont été investis pour ce record des 50 noeuds.
Ailes marines. Diverses fées se sont penchées sur ce bébé qui sera basé à Marseille le temps du record, et beaucoup s'y sont épuisées : des ingénieurs d'Airbus et de l'Aérospatiale, Alstom, Matra, le Centre national d'études spatiales (CNES), Serge Dassault, Jean-Luc