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Portrait

L'unijambiste sauvé par son swing

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publié le 22 mai 2008 à 3h34

Le golf est assurément le sport où le nombre de dictons mis à la disposition du joueur en détresse est le plus grand. Par exemple, après une balle égarée dans les bois touffus : «C'est déjà un miracle d'exister et de marcher, alors en plus taper loin et droit, c'est du luxe.» A méditer en cette fin de semaine durant l'Open international de Bordeaux. Car, pour sa dix-huitième édition (du 22 au 25 mai), cette compétition professionnelle pour «espoirs européens» accueille un joueur d'exception : Manuel de Los Santos, 24 ans. Voilà un type qui, sans avoir jamais touché un club auparavant, est parvenu à se hisser à un niveau quasi professionnel en moins de quatre ans, et en pur autodidacte. Il se trouve aussi que Manuel n'a plus qu'une jambe depuis cinq ans.

Base-ball. Un parcours de golf, ce sont six bons kilomètres que le natif de la République dominicaine arpente avec des béquilles, et sans amertume. A Bordeaux, cela fera 24 kilomètres en quatre jours, si Manuel passe le cut vendredi soir - car au bout de deux jours on ne garde que les meilleurs dans ce genre de tournoi. Avec un index de 2,8 - soit le niveau d'un excellent amateur -, Manuel de Los Santos a peu de chance de gagner la compétition. Mais il aura de toute manière la satisfaction d'avoir été le premier golfeur handicapé admis à concourir dans un Open pro pour valides. Une première européenne, et peut-être mondiale.

Le golf a aussi cette particularité d'être un sport où la différence entre valides et h