Envoyé spécial à Tignes.
Le mélodrame a pris fin hier à 14h17, quand deux hélicoptères se sont envolés dans le ciel surplombant la station savoyarde de Tignes avec à leur bord les sept joueurs exclus (ils étaient 30, il en fallait 23) du groupe qui disputera l'Euro austro-suisse (du 7 au 29 juin). Une exfiltration rocambolesque destinée à protéger les joueurs «du côté vautour» (le mot est du sélectionneur, Raymond Domenech) des médias, venus en masse pour arracher quelques images au secret de l'hôtel Montana. Sont sortis du loft: Mickaël Landreau, Djibril Cissé, Julien Escudé, Alou Diarra, Philippe Mexes, Mathieu Flamini et Hatem Ben Arfa, qui le sentait venir.
Tant pis pour eux. Tant mieux pour les copains. Tant mieux aussi pour Domenech, qui aura transformé la communication de la fameuse liste en happening médiatique, ce qui revient à le remettre (il a décidé seul) au centre de l'échiquier tricolore.
Quand le coach des Bleus s'est pointé devant la presse pour parler «du plus sale moment de [sa] carrière d'entraîneur», l'assistance s'est sentie toute chose. Domenech était au bord des larmes, lâchant de loin en loin des mots que l'on avait tout de même du mal à accoler à la situation : «déchirement»,«traumatisme».
Disons qu'il y a deux manières de voir. La première : un sélectionneur expédie en vacances anticipées des internationaux dont le salaire plancher dépasse les 350 000 euros mensuels. Domenech est payé pour ça, il fait le job, il n'y a pas lie