Il y avait cinq Français en 8es de finale à Roland-Garros, et, en l'absence de Gasquet et de Tsonga c'était une surprise. Il n'en restera qu'un en quart de finale, et c'est une surprise. Llodra, Mathieu, Benneteau et Chardy sont passés à la trappe. Pas Gaël Monfils, qui a battu hier (7-6, 4-6, 6-3, 6-2), la tête de série n°28, le Croate Ljubicic, tombeur de Nikolay Davydenko au tour précédent. Monfils a gagné en une semaine à Roland-Garros autant de matchs que depuis le début de l'année sur le grand circuit. Il a fêté ça avec une petite danse latérale et bondissante, puis s'est retourné, en se frappant virilement la poitrine du poing, vers Thierry Champion, son ancien et nouveau coach.
Tordus. Car avec Monfils, tout est compliqué. Ce joueur talentueux prend toujours les chemins les plus tordus pour arriver aux endroits où on ne l'attend plus. Champion du monde junior en 2004, cet espoir du tennis français déboule dans la foulée sur le circuit, remporte son premier titre à Sopot en 2005, et désespère rapidement quelques paires de coachs. Champion, qui le mène en juin 2006 au 23e rang mondial est le premier. Viennent - et partent - ensuite à un rythme soutenu : Pier Gauthier, Olivier Delaitre et Tarik Benhabiles.
En novembre 2007, Monfils décide pourtant de revenir au sein du Team Lagardère avec... Thierry Champion, qui se sépare de Paul-Henri Mathieu. Champion troque alors un 25e mondial en progrès constant contre un 38e réputé ingérable. Six mois après, il faut croire que le p