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Libération

Du spectacle signé Palha

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publié le 4 juin 2008 à 3h49

Jeudi avant la course, Joao Folque de Mendoça, propriétaire des toros de Palha, embrasse sa médaille sainte. Il pense peut-être à son fameux Rabosillo, d’origine Baltásar Ibán, le toro le plus bravo de la San Isidro 2007. Une heure et quinze minutes plus tard, il se jette dans les bras de sa femme et pleure d’émotion. Son toro Rachido, 597 kilos, fait une vuelta posthume. De son côté, le petit torero colombien Luis Bolívar s’arrache les cheveux. Il vient par deux fois de rater la mise à mort de Rachido. Il pouvait couper 1 voire 2 oreilles. Cependant, la grande ovation et l’estime de Las Ventas lui tombent dessus. Le magnifique, robuste et bravo Rachido venait au galop de 30 mètres. Le tonnerre de Dieu. Certains toros murmurent leur bravoure. Pas lui. Il la hurlait comme une locomotive qui négligerait les butoirs pour vérifier sa puissance. Il avait d’un coup de boule mis en poudre un burladero. Rachido, sans toutefois trop baisser la tête, à la différence de feu l’illustre Rabosillo dont les cornes traçait des sillons dans le sable, déboulait comme un avis de tempête. C’est ce que placardait la tauromachie chevaleresque de Bolívar. Avec ses appels de 30 mètres de la droite et de la gauche, muleta pliée et dépliée au dernier moment, Bolívar s’est fait le traducteur de Rachido dans une démonstration autoritaire et pleine de panache. Jusqu’à l’estocade. Elle est loyale, bien donnée mais l’épée part dans l’épaule. Roublard.A des degrés divers, les Palhas ont donné le grand sp