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Libération

La Suissautriche sans trop d'illusions

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publié le 7 juin 2008 à 3h47

Sauf monumentale surprise, la Nati ne remportera pas l'Euro, la première grande compétition sportive organisée dans le pays depuis la coupe du monde de foot de 1954. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas s'emballer. Car non seulement la Suisse, qui affronte samedi soir à Bâle les Tchèques pour le match d'ouverture, voit cet Euro comme l'occasion de laver les affronts subis par plusieurs candidatures olympiques déçues - Lausanne puis Sion ont été recalées pour les JO d'hiver ces quinze dernières années - mais les différentes communautés étrangères de la Confédération en profitent pour se livrer à un véritable championnat interne des loyautés patriotiques. Sur ses 7,5 millions d'habitants, la Suisse compte près de 21 % d'étrangers, record d'Europe. Des communautés italienne, portugaise, espagnole et turque qui ont déjà suspendu leurs drapeaux à leurs fenêtres et à leurs balcons d'un bout à l'autre du pays.

Sinon, c'est business à tous les étages. Impossible d'échapper à la frénésie publicitaire qui s'est emparée des principales villes du pays, recouvertes de publicités géantes à l'effigie des dieux du stade. A Bâle, le directeur du Grand Théâtre municipal, Georges Delnon, a été interloqué lorsqu'il a découvert, en début de semaine, une pancarte géante pour une bière néerlandaise accrochée à la façade de son établissement : «C'est inouï. J'ai demandé à plusieurs reprises la permission de monter des panneaux géants pour annoncer nos spectacles, la ville a toujours refusé. M