Tout crotté d'avoir plongé tant de fois sur la terre battue, usé par trois heures de combat, et perdant magnifique en demi-finale face à Roger Federer (6-2, 5-7, 6-3, 7-5). Voilà comment Gaël Monfils a terminé, vendredi, ce Roland-Garros 2008 dont il fut le héros du public. Dimanche, la finale opposera pour la troisième fois de suite Rafael Nadal, tombeur de Novak Djokovic (6-4, 6-2, 7-6) à Roger Federer.
Le cauchemar, pour un joueur français à Roland-Garros, est d'encaisser la pression et, conséquemment, une rouste. Monfils explique : «Je ne me suis pas fait un faux kif, genre t'arrives, tu mouilles, tu prends trois fois 6-2 et tu t'en vas.» Le «faux kif» n'a duré un set. La partie commença dans un silence plombé, devant un public anesthésié, et vit un Monfils crispé et hors du coup perdre neuf des dix premiers points du match, puis la première manche en une petite demie-heure. Federer : «Il a très mal commencé, par un jeu de service vraiment pas terrible, ça m'a donné les commandes du match. J'ai fait un bon premier set.» Cette exécution sous cloche se prolongea en début de deuxième manche par un troisième break du Suisse, et fut interrompue par un debreak immédiat, salué côté français d'un retentissant «pomé !» Ce qui en slovaque, langue de la chérie de Monfils (absente car en tournoi à Barcelone) signifie «Allez !»
«Connard». A partir de là, le match changea. Dix jeux plus loin, un vilain bois de Federer offrait la deuxième manche à Monfi