Claude Makelele s'est pointé vendredi devant la presse et on a distinctement senti un vent glacé traverser le chapiteau où les Bleus tiennent salon face aux médias. Vu de France, l'Euro ressemblait déjà à une folle cavalcade: Franck Ribéry et Karim Benzema qui font tout péter, une belle jeunesse attisée par les pépins physiques de William Gallas ou Patrick Vieira (qui dira dimanche s'il déclare forfait ou non).
Vu du canton de Fribourg, c'est plus pareil. Il fait froid. Il pleut toute la journée. On ne voit rien du Léman à plus de 500 mètres de distance par la faute de la brume. On patauge dans la gadoue tout le temps. Ah : on s'est fait alpaguer par la maréchaussée locale sur le chemin du luxueux hôtel Mirador Kempinski, une sorte de nid d'aigle entièrement réservé aux Bleus et qui surplombe Vevey : «Dites, c'est nous qui fermons tous les chemins, mais ce sont les Français qui nous ont demandé d'éloigner les curieux.» On se doute. Makelele est arrivé en survêtement et, comment dire, on l'imagine toujours un peu avec un panama à large bord et un costume rayé. «Les derniers matchs amicaux ont permis de corriger énormément de défauts. On a su défendre tous ensemble. On ne s'est pas livré. On a été patient.»
«Intelligents». Il s'est trouvé quelques curieux pour se faire expliquer cette histoire de correction, des fois qu'il y aurait du louche. Le milieu de Chelsea n'a pas déçu. «Mais ça regarde le groupe ! Bon. Euh. notre force, notre base secrète, c'est d'aller