Menu
Libération

Face aux Tchèques, la Nati pas mimi

Article réservé aux abonnés
publié le 9 juin 2008 à 3h49

Quatre-vingt-dix minutes après le départ d'une épopée rêvée pour durer trois semaines, le pimpant bus de la Nati (slogan : «Terminus, Vienne») roule déjà sur la jante. La Suisse reçoit peut-être trop bien pour espérer conduire ses espoirs jusqu'en Autriche. Elle s'est fait braquer par des Tchèques qui avaient pourtant encagoulé leur flamboyance de jadis. «On a grillé tous nos jokers : l'avis du public, le 50-50 et le coup de fil à un ami», dit le défenseur Ludovic Magnin, Le million est couleur chocolat.

La Suisse avait inauguré son co-Euro avec une cérémonie d'ouverture faite de clichés en avalanche (skieur, vache, cor des Alpes). Mais, transposé sur le pré, le sens de l'hospitalité neuneu peut se retourner avec un invité qui vous salope tout d'un furieux rot lâché dans un silence de cathédrale, à la 70e.

L'Euro n'a rien du décor lounge d'un restau bobo. Le service importe moins que ce qu'il y a dans l'assiette. Seul compte le réalisme. Les Helvètes ont pu le vérifier. L'Euro est déjà terminé pour Alexander Frei, meilleur buteur de l'histoire de la confédération (34 buts en 65 sélections) : genou gauche une nouvelle fois à terre (40e).

La Nati s'est pourtant vite vue royale aux fourneaux, après deux ans de matches préparatoires insipides. Elle a longtemps cuisiné son hôte avec une fourchette en plastique - des occases, de la densité - et a écopé in fine d'un coup de couteau dans le dos - une occase, un pion. Il ne lui reste plus qu'à prendre sa plus longue cuille