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Libération

La zone des fans

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publié le 9 juin 2008 à 3h48

Dites «fanzone». Comme zone + fan. Simple. Partout, en Suisse, elles ont éclos dans des enclos. Ça tombe bien : les cloches à vache rajoutent un côté bovidé aux brouteurs d'images sur écran géant. De la ville dans la ville, comme à Bâle, au coeur du centre historique. Le parapluie y est interdit, la bière chaudement recommandée et l'entrée, gratos. Pas con, le comité d'accueil a quand même pensé VIP : pour s'asseoir en tribune, c'est 15 euros. Là, s'armer d'un certain courage. Se farcir du rap bâlois en interlude d'avant match. Supporter - au sens premier - le Daniel Mangeas local, encore plus cruel pour les oreilles que l'original. Et, si possible, être bourré avant le coup d'envoi.

Ce qui aide à accepter les limites de la convivialité. Lorsque, par exemple, des Tchèques s'offrent un hold-up face aux Suisses, il peut y avoir du flottement dans la grande communion supportériste des rouges, couleur commune aux quatre équipes du groupe A («Difficile de distinguer un Suisse d'un Tchèque, plus facile entre un Portugais et un Turc», dit un flic savant). Heureusement qu'à Bâle, le trilinguisme est dans les gènes. «Hop Schwitz ! Fuck you ! Bandes d'enculés !», lance un groupe au plumage à croix blanches et au grammage sévère à destination des Tchèques. Lesquels, notez, peuvent s'avérer aussi doués pour les langues. Et être très efficaces aux tirs aux buts sur le pif helvète. Mais à part ce fait de jeu mineur, la fanzone, c'est pas vraiment la zone, c'est plutôt du genr